Abbaye royale de La Bénisson-Dieu
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Mise à jour
La peinture murale du Calvaire
A QUELLE DATE FUT-ELLE REALISEE?
ECOLE ITALIENNE OU FRANCAISE?
CALVAIRE et ANNONCIATION SONT-ILS des OEUVRES du MEME MAITRE?

Une étude réalisée par Daniel M. Lacour le 10 Août 1998
La presente étude n'a aucune prétention historique ni artistique Elle a été uniquement menée en raison de remarques ëmises par des admirateurs du superbe monument qui estiment cependant que la peinture murale qui orne le mur du fond du Choeur actuel de l'Eglise pourrait avoir été réalisée bien plus tardivement qu'il est généralement admis. Au XIXiés. selon eux. Ou alors qu'elle aurait pu être peinte vers cette époque en remplacement d'une autre du XVllième. qui aurait existé préalablement.
Notre propos sera d'énumèrer et de développer les divers et nombreux arguments qui vont à I'encontre de cette supposition sans véritable fondement et purement gratuite
Datation suivant le symbolisme janséniste:
La représentation picturale du Christ de ce Calvaire laisse deviner une certaine inspiration janséniste en raison des bras du supplicié qui ne sont pas largement ouverts selon l'orthodoxie catholique pour montrer que ce sacrifice était destiné à racheter l'humanité toute entière, mais plutôt refermés pour préciser qu'il ne concerne qu'un certain nombre d'élus: théorie très proche du prédestinatianisme. L'évocation symbolique de cette doctrine est plus suggérée qu'affirmée en l'occurence, car les Christs Jansénistes sont généralement représentés avec des bras dressés quasi verticalement tant la sélection se veut étroite et limitée.
La réserve ainsi exprimée traduit neanmoins de la part de son instigatrice un timide accord avec
cette doctrine qui trouve son origine dans la querelle qui s'éleva au entre les partisans du jésuite Luis Molina qui favorisait la part de liberté laissée à l'homme pour gagner son salut en ne minimisant pas la nécessité de la grâce pour y parvenir et en reconnaissant aussi la réalité de la prescience divine quant a l'échéance, et les partisans dominicains du "thomisme" dont la Foi, basée sur l'important ouvrage de St.Thomas d'Aquin ''La Somme Théologique "propose une certaine harmonie entre Croyance et Raison, en accord avec les canons de l'orthodoxie catholique.
Le calvinisme naquit de cette polémique. II affirmait quant à lui que le Christ était l'unique médiateur entre Dieu et les hommes, à jamais marqués du sceau du péché par la seule faute d'Adam et que le salut ne peut s'obtenir que par la grâce et non par les efforts de l'homme pécheur. Ce qui implique la prédestination. En etfet l'homme béneficie ainsi de liberté mais bien illusoire car il ne sait pas s'il sera compté ou non parmi les élus. ll doit donc se comporter comme s'il avait une chance d'étre sauvé. Une telle position sauvegarde dnnc sa liberté mais elle admet en même temps la réalité de la prescience de Dieu qui connait d'avance l'issue finale tout en se défendant d'intervenir.
Cette divergence de points de vue sera la source des guerres "de Religion" qui vont bouleverser
la France au XVIième et ruiner notre Monastère. Cette doctrine est assez proche de celle prônée par Saint Augustin sur les sujets de la prédestination, de la grâce et du péché originel. Le Jansénisme est issu de ces idées réformatrices (lui naquirent à Louvain où les thèses augustiniennes avaient déjà été condamnées en 1567 et remplacees par un augustinisme non moins intransigeant professé justement par Jansénius, Evéque de la ville, qui rédigea une vaste somme des idées de Saint Augustin. Son ouvrage ne parùt qu'en 1640, soit deux ans après sa mort, sous le titre l' "Augustinus".
Ces nouvelles thèses augustiniennes fûrent défendues en France par un ami personnel de Jansenius, l'Abbé de Saint Cyran, directeur spirituel du Monastère de Port-Roval, réformé depuis peu par son Abbesse, la Mère Angélique Arnaud. Pour des motifs politiques Richelieu parvint à faire condamner ce mouvement car il remettait aussi en cause l'autorité de l'Etat. Contre ce même mouvement se dressérent également plus tard et pour les mêmes raisons, Louis XIV et son ministre Mazarin.
Le Monastère de Port-Royal était donc déjà "rétormë" avant d'ëtre "janséniste" à proprement parler. Or cette même reforme avait séduit en France une partie importante de la noblesse, offusquée du comportement libertin de certains "Grands", et surtout de celui non moins choquant d'une majorité de personnalités religieuses. Le système de la commende faisait partie des choses reprochées.
Si le Monastère de Port-Royal était aussi, tout comme celui de La Bénisson Dieu depuis 1612, une Abbaye de femmes, C'était surtout et avant tout, depuis 1225, un Couvent Cistercien. II existait donc forcément une osmose d'idées entre Mère Angélique Arnaud, Abbesse de Port-Royal, et Françoise 1ère de Nérestang, première Abbesse de La Bénisson Dieu, qui était en ce moment en pleine transformation de la Communeauté Religieuse qu'elle dirigeait et qu'elle venait d'amener d'Auvergne. De surcroït l'Abbesse de Nérestang était,sur un plan personnel, profondément affectée par l'inconduite de son propre père Philibert, Marquis de Nérestang. C'est bel et bien une soif de sainteté qui motivait la conduite de l'Abbesse de La Bénisson Dieu et l'objectif que visait ses compagnes de Port-Royal ne pouvait que trouver en elle un écho Ô combien favorable'.
Sans pour autant tomber dans le schisme qu'elles ouvraient, il est tout naturel que Françoise de Nérestang ait apprècié le rigorisme de moeurs et l'intransigeance religieuse qu'imposait l'application de ces idées pourtant non orthodoxes et qu'elle ait voulu manifester son appréciation à défaut de son adhèsion, par une représentation vaguement allégorique de la Crucifixion qu'elle fit peindre pour orner ce mur si vide qu'elle venait de faire dresser au fond de son église pour séparer ses Religieuses du nouveau Choeur ouvert au public et les mettre ainsi à l'abri de la vue des profanes!
L'observation de son portrait -non signé - peint de son vivant au XVIIième siècle montre par l'austérité de ses traits et la rigidité de son maintien qu'elle ne pouvait qu'approuver le mysticisme religieux des Dames de Port-Royal et qu'elle éprouva sans doute un profond désarroi en apprenant que la rigueur de leurs mveurs et la raideur de leur Foi les avaient néanmoins conduites à l'excommunication!
Quelle motivation aurait pu au XIXiès. ' guider la main d'un peintre pour représenter un Christ symbole d'idées totalement obsolètes? Le plaisir d'exécuter un "à la manière de..."? De mystifier ses contemporains? De jouer les Viollet-le-duc? Quel peintre anonyme local en eut été capable?Et avec quel argent? Que restait-il à prouver au moment du sauvetage "in extremis" de l'Eglise tombant en ruines d'un détruit, dernière trace d'une époque révolue et à la veille d'être convertie en ,impie carrière de pierres ...... Par quel revirement soudain, guidé par On ne sait trop quel remords, la conscience nationale aurait-elle tout à coup décidé de réaliser une fresque pour laisser croire que cette peinture murale était une oeuvre vieille de deux siècles?
Non. ll faut se rendre à l'évidence: sans nul doute cette crucifixion se réclame bien du XVllies.!

La Conséquence " a contrario " de cette démonstration
La démonstration ci-dessus offre toutefois une possibilité qui nous fait ouvrir une parenthèse car elle ne manque pas d'intérêt surtout qu'elle ne semble pas encore avoir été sérieusement envisagée.
En effet, ce n'est pas avant le XVllliès. que les théories jansénistes pénétrèrent en Italie,si bien qu'on peut se demander comment un peintre italien aurait pu posséder vers 1620, date approximative de la réalisation de cette peinture murale, la pratique et la conviction nécessaires pour représenter un Christ janséniste!
En termes clairs, cette fresque est-elle vraiment due à l'Ecole Italienne comme on le déclare généralement? Ne serait-ce pas plutôt un bel exemple de l'Ecole Française de cette époque, ce qu' avait déjà pressenti l'Abbé Dard comme nous allons le voir plus loin?
Les indices supplémentaires indiqués ci-dessous viennent soutenir cette proposition originale :
La peinture à l'huile de l'Annonciation qui orne le rétable central de l'Autel et dont l'origine du
XVllèmes. n'est pas contestée présente des points communs avec la peinture murale. En effet, dans les deux representations, le vêtement de la Vierge est absolument identique : mème rouge de la robe et mème bleu du manteau! Quant au ton vieil-or de la tunique de l' Ange Gabriel,il s'accorde parfaitement à la couleur des tuniques de Jean et de Marie Madeleine.
En outre, le visage de la Vierge pourrait représenter la même personne dans les deux cas en tenant compte de l'écart d'une trentaine d'années qui sépare les deux scènes.
Si bien qu'il serait tort tentant d'imaginer que les deux peintures sont dues à la main du même artiste. Ce qui reviendrait â dire que la décoration du nouveau Choeur de l'Eglise, antérieure de quelques années à la décoration de la Chapelle de Nérestang vraisemblablement commencée de construire aprés 1630 et terminée en 1651,fait partie d'un plan de restauration rendu nécessaire par l'urgence des consolidations mais totalement indépendant de la réalisation de la Chapelle Funéraire, oeuvre personnelle de l'Abbesse guidée par des considérations familiales....
II serait bon que quelque expert qualifié se penchât sur cette éventualité qui ouvre de nouveaux horizons artistiques et historiques! Mais revenons à notre sujet en nous excusant de cette digression!


Datation selon des évidences pratiques.
En contemplant l'aspect général du décor du tond du Choeur actuel, une anomalie flagrante ne manque pas de surprendre le visiteur. En effet, le haut du massif retable de bois vient masquer le bas de la peinture murale! Le peintre eût-il été vivant,aurait eût le droit de s'en offusquer et de s'en plaindre! II taut songer qu'il y a seulement une cinquantaine d'années, la situation était bien pire encore du fait que deux angelots joufflus toutes ailes déployées jouaient de chaque côté du retable, au-dessus de chaque corniche latérale cachant un peu plus le bas de la représentation!
II ne faut pas être doué d'une très grande imagination pour comprendre qu'à l'origine ce rétable devait forcément arriver au-dessous de la peinture murale, au pied de la bordure d'encadrement, ce qui ressort de la plus élémentaire logique, sans parler du simple respect due à l'oeuvre du peintre!
Alors? Et bien l'explication est fort simple... L'Abbesse Françoise 1ere de Nérestang a fait, pour des raisons pratiques de lutte contre le froid, rehausser d'au moins 1 m50 le plancher du Choeur. Et bien évidemment, le retable a suivi le mouvement ascensionnel! Mais non pas la fresque!D'où le décalage actuel si gênant pour la contemplation d'ensemble de l'oeuvre!.
Et ceci démontre indirectement du même coup que la peinture existait bien au XVllies.'
Datation selon les vestiges actuels
Le mur ainsi que la mince cloison qui s'y trouve accolée et qui sert de support à la peinture murale ont tous deux été érigés au XVllies. sur ordre de l'Abbesse Françoise lere de Nérestang qui tenait à soustraire ses Religieuses à la vue de l'assistance laïque qui fréquentait l'Église du Couvent, selon une coutume locale qui était fort prisée en ce temps.
Le mur qui séparait la Nef centrale du Choeur des Religieuses, ne montait pas jusqu'à la voûte. Ce n'était pas nécessaire en effet puisqu'il était situé à l'intérieur de l'Eglise, donc à l'abri des intempéries. Ce n'est qu'en 1820 qu'il se trouva exposé à tous les temps,suite à l'effondrement de la flèche qui provoqua par sa chute l'éboulement du Chueur, de l'Abside et des Absidioles. Par contre la cloison, elle, montait necessairement jusqu'au sommet de la voûte puisqu'elle servait de support à la fresque monumentale peinte de l'autre côté et qui affleure le plafond de la Nef!
A partir du moment où mur et cloison se trouvèrent ainsi exposés, des infiltrations d'eau de pluie se produisirent à l'endroit où le mur s'arrètait car l'épaulement ainsi formé avec la cloison favorisait l'accumulation d'eau et sa lente pénétration à travers le galandage finît par souiller la peinture de l' autre côté ce qui produisit une longue traînée blanchâtre qui tacha la fresque dans toute sa largeur.
C'est la raison pour laquelle on dû au XIXies. restaurer la peinture et on en profita pour raviver ses couleurs. On peut constater que cette trainée blanchâtre est de nouveau apparente de nos jours au tiers intérieur de la hauteur de la fresque, pour les mêmes raisons, quoique la reconstruction il v a quelques années d'une nouvelle voûte extérieure au lieu de la mince et unique arche qui avait subsisté aprés l'effondrement, ait considérablement amélioré la situation en protègeant efficacement le mur et la cloison des agressions climatiques et des dommages de la pluie.
L'existence de cette trace due aux infiltrations permet d'affirmer que la fresque existait antérieurement à 1820, date de l'écroulement de toute la partie Est du batiment,sinon il n'eût pas été nécessaire de procéder a une restauration dès 1859. Ce qui exclut une quelconque possibilité que cette peinture ait pu être réalisée au XIXiès.

Datation suivant le témoignage du peintre G. Zaccheo

Sur le mur de séparation dont il a été question plus haut et extérieurement à l'Eglise, on voit nettement aujourd'hui l'emplacement de deux portes qui ont été murées et qui se trouvaient de chaque côté de l'autel pour donner accès au Choeur des Religieuses où avaient lieu les prises d'habit.
Elles sont surmontées d'ouvertures romanes qui ont été murées elles aussi pour permettre au peintre Zacchéo de réaliser de l'autre côté et à l'intérieur de l'Eglise sa représentation des quatre Evangélistes qu''il peignît par groupe de deux. De la Nef centrale, on peut voir,à droite et nommément désignés, Saint Mathieu et Saint Marc et a gauche Saint jean et Saint Luc. Chaque représentation mesure 2m50 de haut sur 1m50 de large. Toutes deux sont signées : à gauche :"G.Zacchéo-1859" et à droite, plus modestement
II serait tout de même stupéfiant que le Maître italien ait jugé bon de signer de son nom deux représentations, somme toute assez quelconques, et qu'il ait tenu à conserver l'anonymat pour une Oeuvre beaucoup plus grandiose telle que cette monumentale "Crucifixion" qui possède tout de même un tout autre cachet'. C'est donc avouer qu'il n'en est pas l'auteur!
II convient de noter que ni la fresyue de la "Crucitixion" ni le tableau de l' '"Annonciation" qui orne le rétable ,ne sont l'une et l'autre signés, ce qui leur donne d'ailleurs un autre point commun. Or ce n'est guère qu'à partir du XVllies. justement que l'usage s'est répandu pour les peintres de signer leurs oeuvres. De plus,en ces temps,un scrupule mystique retenait les artistes d'apposer leur modeste nom au bas d'une peinture figurative qui devait orner un lieu saint. C'était-là une pudeur qui ne tracassait plus les peintres du XIXies.! Le portrait de Mme de Nérestang n'est pas signé lui non plus!
II faut rendre hommage à l'honnêteté de Giuseppe Zacchéo de n'avoir pas cherché à tromper son monde, car ayant été sollicité pour restaurer cette fresque, il devait être tentant ...et encore plus facile de se l'approprier...Pourquoi lui prêter aujourd'hui une action qu'il repoussa alors?
Datation selon les témoignages du XiX siècle.
Pour finir d'effacer les derniers doutes qui pourraient subsister quant à la période à laquelle fût peinte cette fresque, il nous faut maintenant recueillir les témoignages irréfutables et autorisés des éminents hiatoriographes du siècle dernier et du début du notre qui se sont penchés sur la question.
Rien que d'avoir lu leurs écrits devrait interdire à quiconque d'émettre une suggestion différente car les attestations sont par trop nombreuses et tous leurs avis concordent parfaitement.
1 - : Monsieur l'Abbé Henri Monot: il a déclaré vers 1862 dans son ouvrage sur l'Eglise de La Bénisson Dieu en parlant de l'oeuvre de l'Abbesse de Nérestang au XVllies. :
"...elle abandonne l'Abside du XVIlième siècle, crée le Choeur actuel : peinture de la Crucifixion..." La déclaration est sans ambigüité
? - : Monsieur joseph Déchelette : il a écrit vers la même date à propos de La Bénisson Dieu dans -,a "Notice sur la Ville et l'Arrondissement de Roanne":
"Ce que Madame de Nérestang voulait ou était forcée de conserver,elle l'adaptait autant que possible au goût de l'époque. Elle fît fermer les bras du transept dans l'un desquels elle ménagea une Sacristie Elle fît élever le Choeur de un à deux mètres du sol par un plancher ....... Par ses ordres, un Calvaire fut peint sur le mur plat qui termine le vaisseau, au-dessus du retable à colonnes et de l'autel."
On ne saurait être plus explicite quoiqu'une plus grande précision eùt été bienvenue quant à la chronologie exacte des interventions précitées .... Mais peut-être n'est-elle pas vérifiable...
3 - : Monsieur l'Abbé Jean-Francois Dard : II fût Curé de La Bénisson Dieu à partir de 1858 et clunc témoin oculaire des restaurations réalisées en 1859 auxquelles il prît certainement part, du moins sur le plan des conseils. II déclara dans un descriptif du Choeur juste postérieur à ces travaux :
"La Crucifixion - peinture murale à la détrempe - Ecole Française XVllième siècle."
Cette dernière remarque donne à réfléchir et a servi de base à la parenthèse exprimée au paragraphe II. On peut penser qu'il s'est entretenu de vive voix avec Monsieur Zacchéo au sujet de cette fresque et que c'est peut-être l'avis personnel du peintre qu'il nous transmet de la sorte?
II avait en outre ajouté à son commentaire laconique précédent :
"Cette composition a été l'objet d'une restauration récente."
Qui dit restauration en matière de peinture, dit retouche d'un tableau déjà existant...
4 - : Monsieur Etienne Fournial : Beaucoup plus tard,ce journaliste fit paraître un article très complet sur l'Abbaye Royale de La Bénisson Dieu dans la revue "La Région Illustrée" dans lequel il écrit notamment
"le mauvais état dans lequel Françoise de Nérestang trouva le Monastère, l'obligea a procéder d'urgence à des travaux d'aménagement, quitte à ne pas utiliser les parties en ruines. C'est ainsi que l'Abside et le Transept de l'Eglise fûrent abandonnés et on les sépara d'avec la Nef par une mince cloison ornée de peintures manifestement inspirées de celles du Couvent Saint Marc de Florence".
Si cette remarque présente certainement matière à discussion, le témoignage quant à lui est très net!
5 - : La Diana : cette docte Congrégation de Savants et d'Erudits entreprît le 9 Juillet 1926 une excursion au cours de laquelle les membres qui y participaient visitèrent l'Eglise Abbatiale. Dans le compte-rendu qui suivît il iüt déclaré :
"L'Autel principal,sun rétable avec la grande fresque qui le surmonte font partie des rénovations effectuees par Madame Françoise de Nérestang .
C'est à la fois clair, net, concis et sans appel!
- : Monsieur l'Abbé Jean Baché : On ne peut manquer de citer la réédition de 1987 de son ouvrage Intitule :"L'Abbaye de La Bénisson Dieu" qui avait été édité pour la première fois en 1880. II avait réalisé cette étude très complète à partir de notes manuscrites héritées de l'Abbé Dard dont il a déjà été question, lequel mourût en 1886. Aux pages 262 et 263 de la nouvelle édition, il est clairement stipulé que fresque et rétable ont été réalisés au cours des travaux de rénovation entrepris
par ordre de Madame Françoise lère de Nérestang. II ajoute mëme, en citant l'Abbé Dard :
"...une main habile a pu naguère et fort heureusement en raviver les couleurs...".


Conclusion


Un tel afflux de témoignages concordants et non concertés émanant de tant d' historiographes qualitiés qui étudièrent aussi complètement l'Eglise Abbatiale de La Bénisson Dieu est irréfutable et ne laisse pas la moindre place au plus léger doute. II faut savoir reconnaître les évidences.
Cette peinture murale de la "Crucifixion" qui orne le fond de la Nef centrale de la magnifique
Etilise de La Bénisson Dieu,et qui lui sert maintenant de Choeur est bel et bien redevable au XVllres.
Il conviendrait maintenant d'essayer de définir à quelle Ecole elle appartient et d'entreprendre quelques recherches pour tenter de découvrir son auteur. Un des portraits d'époque de madame de Nérestang, première Abbesse de l'Abbave Royale de La Bénisson Dieu ne pourrait-il avoir été peint de la mème main, avant de s'attaquer à l'oeuvre magistrale! Ou bien après l'avoir achevée?
D.m.L.

Abbaye de La Bénisson-Dieu par Dominique Belling