Abbaye
royale de La Bénisson-Dieu
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Mise à jour |
BUSTE DE PIERRE DE LA FIN
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Cette pierre sculptée provient d'une statue
brisée très certainement lors de l'occupation destructrice de
l'abbaye par la ligue en 1595. Elle fut maçonnée à l'occasion
des travaux menés par les abbesses au XVII° siècle et déposée
lors des restaurations de la fin du XIX° siècle. Couverte de mortier
de chaux cette pièce délicate attendait dans le clocher un décapage
minutieux réalisé à partir de 1983.
II s'agit d'un buste taillé dans du calcaire blanc-grisé très
fin et homogène directement rattachable au groupe de Ste Anne et la
Vierge ou au Dieu le Père visibles dans l'église de La Bénisson-Dieu.
Notre bloc de calcaire a visiblement la même origine que ces deux statues.
Il s'agit peut être d'Apremont sur Allier à la limite des départements
du Cher et de l'Allier. Cette carrière maintenant abandonnée
était fort prisée par les sculpteurs du XV° siècle
notamment ceux de l'école bourbonnaise dont ces trois sculptures sont
certainement issues.
L'homme d'église représenté est sans aucun doute Pierre
de la Fin premier abbé commendataire de Bénisson-Dieu ( à
qui l'on doit de nombreux travaux dans l'abbaye entre 1460 et 1504 ) dont
on reconnaît les armes " D'argent à trois fasces de gueules
".
La tête est absente ainsi que les mains , le bassin et la partie inférieure
du corps. Le personnage porte l'amict autour du cou et une aube légèrement
plissée et serrée par une ceinture ou un cordon. ( la cassure
de la pierre s'est effectuée à ce niveau car c'est un point
de faiblesse mais le replis de l'aube sur la ceinture est parfaitement conservé
).
Le vêtement supérieur, une chape, est orné d'une bande
d'orfroi qui court verticalement de haut en bas de chaque côté
du vêtement et sur le mors qui sert à retenir les deux pans de
ce genre de manteau (1).
Le décors végétal semblable à ceux que l'on peut voir sur les enluminures de l'époque est très fouillé, l'artiste ayant même poussé la précision jusqu'à figurer la trame du tissus !
Cette sculpture très intéressante par son origine doit être
rapprochée d'une production locale en "pierre dorée "
à qui elle a très certainement servi de modèle: il s'agit
de la sculpture représentant l'abbé Pierre de la Fin encore
présente dans la niche de la porte fortifiée de Montaiguet en
Forez dans l'Allier (2).
B. CHRISTOPHE 3/2007
(1)- La cape ogivale rappela encore longtemps l'aspect
d'un ample et riche manteau muni d'un capuchon. Mais, vers le XV° siècle,
le capuchon disparut souvent. Alors de riches orfrois furent appliqués
sur les deux bords verticaux des chapes ...
Les chapes étaient toujours attachées et retenues sur les épaules
par l'ancienne fibule ou mors, qui prenait souvent le nom de tassel. La forme
de ces mors ou tassels était très variée: tantôt
ronde ou ovale, tantôt carrée ou à quatre-feuilles. Parfois
ils étaient ornés d'écussons...Note tirée du COURS
ELEMENTAIRE D'ARCHEOLOGIE RELIGIEUSE par l'abbé J.MALLET T2 pages 300
et 301. Paris 1887.
(2)-Montaiguet en Forez est une ancienne grange de l'abbaye de La Bénisson-Dieu
fortifiée pendant la guerre de Cent ans et transformée en résidence
par Pierre de la Fin qui y fit construire un château et une collégiale.